Politique : Le fédéralisme Européen
Le Fédéralisme européen
La mode actuelle est d’imputer les difficultés de l’euro au fait que l’ensemble des pays de la zone euros ne peuvent pas mettre en avant une unité économique et sociale.
A l’époque du franc, malgré d’importantes discordances entre la richesse de la creuse et celle des haut de seine, tous les départements sont solidaires dans une France unie du point de vue économique et social.
L’idée est qu’une telle unité au niveau de l’Europe serait de nature à convaincre les marchés de la cohérence du projet européen et d’une solidarité sans faille.
L’entité crée pourrait porter la dette qui dans ces conditions ne poserait plus de problème à personne.
Je vois un obstacle majeur à ce raisonnement :
Ce qui fait qu’un pays développé comme la France est actuellement en crise de surendettement est directement lié à son niveau de protection sociale.
Vouloir faire un fédéralisme européen économique et social implique une convergence des politiques économiques et sociales des pays.
Comme les français ne peuvent pas accepter de baisser leur niveau de protection sociale (sauf à faire une révolution qui n’existera pas) cela revient à faire monter le niveau de protection sociale de toute l’Europe au niveau de celui de la France.
Ce que n’imagine même pas aujourd’hui la majorité des pays de la zone Euro et ce qui est tout bonnement impossible car cela entrainerait la dette européenne par habitant au niveau insupportable de celle de la France contre laquelle nous luttons actuellement.
Si on ne fait pas cette unité, il faut faire accepter aux pays les moins riches que l’écart de niveau entre eux et la France est gravé dans le marbre pour des décennies au titre de l’union sociale.
Ce qui est également impensable.
Finalement on voit que ce fédéralisme européen économique et social est une fausse bonne solution.
La bonne solution
Une monnaie commune : L’euro utilisée par les pays pour les échanges entre eux et le reste du monde hors Europe.
Un euro national dont le niveau peut varier pour chaque pays de la zone euro.
Les avantages
Les pays européens moins compétitifs comme la Grèce peuvent dévaluer à l’intérieur de la zone euro, cela leur donne une meilleure compétitivité à l’intérieur de la zone euro et facilite leur développement donc leur capacité à rembourser leur dette.
Les pays européens en forme comme l’Allemagne peuvent surévaluer leur euro national de manière à conserver la force de leur monnaie et les avantages financiers qui en découlent.
L’euro international évolue en fonction du poids de la monnaie de chaque pays au prorata du PIB de chaque pays et peut ainsi varier de optimisée.
Vivement que nos dirigeants européens comprennent que les différences importantes de politiques économiques et sociales sont la résultante d’histoires différentes entre les pays qu’aucun fédéralisme conçu technocratiquement pourra gommer.
Après plusieurs années de fonctionnement avec l’euro international commun et les euros nationaux reflétant la réalité économique et sociale de chaque pays, une uniformisation de fait interviendra (suivant tous les processus de régulation connus : de l’eau chaude avec de l’eau froide fini toujours par un volume total d’eau tiède ; mais il faut du temps !)