Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LeprogrammepolitiquedeJL
14 octobre 2021

Et la gauche dans tout ça

L’élection présidentielle française de 2022 constitue une nouvelle occasion pour les citoyens de prendre un peu de recul par rapport à l’actualité et de réfléchir au type de société souhaitée pour le futur.

-          Il y a ceux à l’extrême droite qui ont décidé de placer les questions identitaires au premier plan de leur discours. C’est un thème percutant car il rentre bien dans le sujet de l’élection présidentielle: Quel type de société pour le futur ?

Dans ce courant de pensée, on théorise sur une France indépendante dans une Europe qui serait l’Europe des nations, on définit ce qu’est être français, on donne des explications simplistes sur les maux que le pays rencontre et on propose des solutions souvent populistes.

-          Il y a le gouvernement qui a l’opposé de l’extrême droite propose la vision d’une France innovante engagée dans la compétition mondiale au sein d’une Europe à tendance plus ou moins fédérale.

Sur la base de son bilan, la majorité décline sans complexe ses propositions prometteuses en faisant toujours attention de garder un cap apparaissant suffisamment juste et social.

-          Il y a les écologistes. L’écologie pourrait constituer une vision de société si elle n’était pas caricaturée par ses représentants au point de ne pas être crédible.

-          Il y a enfin la vision d’un socialisme à la mode sud-américaine proposée par le parti de la France insoumise. Une vision un peu effrayante à cause des références aux dictatures et régimes contestables pris en exemple.

 

Sur ces quatre visions, seule la plus sulfureuse qui traite du sujet de l’identité a ressurgi dans les débats car elle est présentée par quelqu’un de nouveau, spécialiste de la polémique.

Ceci explique sans doute la popularité du sujet vouée à s’estomper car dans le fond, cette préoccupation identitaire n’est pas prioritaire à ce point.

Les trois autres visions sont connues depuis de nombreuses années et ne sont même plus discutées dans les médias.

Et puis il y a les autres organisations politiques qui restent inaudibles.  

Situés sur l’échiquier politique juste à gauche et à droite de la majorité, ces organisations proposent surtout des mesures d’ordre programmatique pour améliorer le plus possible la situation actuelle. Ces mesures sont certainement bien étudiées mais elles sont hors sujet par rapport à la question de l’élection présidentielle. C’est en grande partie à cause de cela qu’elles ne rencontrent aucun écho.

Et la gauche dans tout ça ?

Il existe des thèmes de gauche qui pourraient constituer un nouveau projet de société et être proposés dans cette élection.

Ce sont des thèmes inexistants à droite et qui comptent pourtant énormément pour les citoyens.

Dans ce courrier j’en retiendrai seulement deux : La démocratie participative et l’égalité.

 

La démocratie participative

Le mouvement des gilets jaunes a fait ressurgir le souhait des citoyens de participer. Ils ont proposé, à cette occasion, comme principale revendication, le RIC (Référendum d’Initiative Citoyenne)

La gauche devrait donc s’atteler à proposer un modèle de société qui permette aux citoyens de s’impliquer dans la gestion des affaires. A titre personnel, je pense que les référendums ne sont pas un bon moyen de faire participer car tout le monde sait que les votants ne répondent pas forcement aux questions posées et la consultation se transforme souvent en plébiscite pour ou contre celui qui pose la question.

Il serait préférable que la participation puisse s’opérer en continu, tout au long du mandat  au travers d’instances représentatives. Ces instances qu’on pourrait nommer « assemblées »  fonctionneraient comme des mini-parlements et seraient constituées sur des thèmes qui concernent les gens. (L’éducation, l’environnement, le social, la jeunesse, le pouvoir d’achat etc.)

Ces assemblées seraienrt dotées d’un réel pouvoir y compris celui de mandater le ministre en charge du thème discuté de participer et relayer, y compris au niveau de la création de lois, les propositions au gouvernement et parlement national.

Les instances représentatives admises à siéger dans ces assemblées seraient spécialisées suivant les thèmes. Les syndicats, les associations, les départements, les régions, les métropoles, les instances administratives (Académies pour l’éducation) etc, seraient les principaux participants mais il pourrait aussi y avoir un groupe de citoyens élus (Intellectuel spécialisé sur le thème etc.)

Les travaux de ces assemblées seraient fixés par un ordre du jour voté par les participants.

On voie qu’au travers de ces assemblées, chaque citoyen pourrait se faire entendre. Il lui suffirait d’adhérer par exemple à une association représentée ou à un syndicat pour pouvoir peser.

J’appelle cette organisation : La démocratie participative d’organismes représentatifs.

Pour mémoire, le thème de la démocratie participative n’est pas nouveau à gauche, il avait été un des thèmes majeur de la campagne de 2007.

Le problème de l’époque est qu’on ne comprenait pas bien comment pourrait s’organiser cette démocratie participative. Le danger étant à l’époque qu’elle devienne la démocratie de quelques uns.

En faisant participer les organismes représentatifs, on leur donne un intérêt et un poids nouveau dans la société.

Ces organismes sont tout à fait adaptés et organisés pour accueillir les citoyens et les faire participer.

En se frottant à l’exercice de la nécessaire obligation de négocier et tomber d’accord au sein de l’assemblée avant que la proposition soit proposée au niveau national, les citoyens retrouveront le goût du débat, la participation aux élections sera augmentée du fait d’une meilleure éducation citoyenne. La société se portera mieux.

C’est pourquoi la gauche devrait mettre cette vision de l’organisation de la société au cœur de sa vision 2022 si elle veut intéresser.

L’égalité

La première inégalité est celle de l’impôt.  D’une manière ou d’une autre, les citoyens ont l’impression que le système actuel favorise les plus riches.

La gauche devrait proposer une réforme fiscale où l’impôt sur le revenu  et tous les autres impôts directs seraient remplacés par un impôt unique et progressif sur la croissance du patrimoine.

Chaque personne ferait en février une déclaration de l’évolution de son patrimoine entre le 1er Janvier et le 31 décembre de l’année précédente.

La déclaration de patrimoine reprendrait le principe des déclarations mises en place à l’époque de l’impôt sur la fortune.

Le taux d’imposition serait progressif suivant que l’augmentation du patrimoine déclaré se situe dans une tranche ou dans une autre.

Exemple : Le pourcentage appliqué sur la tranche d’augmentation de mon patrimoine de zéro à dix mille euros sera plus faible que celui appliqué sur la tranche dix mille à cinquante mille euros etc.

L’intérêt pour le gouvernement serait de mettre à plat le système.

Des niches pourraient être préservées en évitant de prendre en compte à différents degrés leur montant dans le calcul du patrimoine (Résidence principale, investissements bloqués dans les petites et moyennes entreprises pour 5 ans, pourcentage d’un héritage pendant x années etc.)

Cette réforme fiscale favoriserait le développement de la consommation car celui qui dépense au point que son patrimoine n’évolue pas d’une année sur l’autre ne paie pas d’impôt direct  et cela,  quels que soient ses revenus.

Elle favoriserait l’accès à la propriété et elle soutiendrait le financement des petites et moyennes entreprises.

Elle favoriserait la circulation du patrimoine car celui qui hérite verrait son patrimoine augmenter et donc serait imposé sur une partie de la succession.

Elle n’empêcherait pas les aides fiscales pour ceux-qui voient leur patrimoine diminuer en dessous d’un seuil défini et qui pourraient recevoir l’équivalent d’un impôt négatif.

Elle permettrait de taxer tous les français y compris les exilés.

Enfin, elle serait supportable car le paiement devrait intervenir au moment où on constate une augmentation du patrimoine.

L’égalité est un thème de gauche et le fait de l’aborder par la question fiscale est significatif d’une volonté de toucher tous les citoyens.

L’énorme simplification que constituerait l’annulation de tous les impôts directs aurait un impact positif sur le moral de la population et redonnerait confiance.

Nul doute que si ces deux thèmes étaient placés  dans le débat par la gauche, celle-ci se différencierait des quatre autres visions de sociétés exposées ci-dessus.

-          Quand les partis de droite proclament qu’ils lanceront un référendum sur les questions identitaires, la gauche pourrait rétorquer qu’elle constituera une assemblée constituée d’organismes représentatifs sur le territoire spécialement dédiée à ces questions. Aujourd’hui elle n’a rien à dire.

-          Quand la gauche est taxée de ne plus s’occuper des classes populaires, elle pourrait rétorquer qu’elle envisage de faire participer ces classes populaires à la prise de décisions sur les sujets qui les intéressent.

Elle pourrait rétorquer qu’elle redonne à ces classes populaires une lisibilité fiscale qui seule peut garantir l’égalité de tous devant l’impôt.

-          Etc.

 

Publicité
Commentaires
LeprogrammepolitiquedeJL
Publicité
Archives
Publicité